L’audit énergétique pour un site tertiaire : tout savoir

audit énergétique tertiaire bureaux

À l’image de son homologue pour l’habitation, l’audit énergétique tertiaire mesure les performances énergétiques d’un local à usage tertiaire. À ne pas confondre avec le diagnostic de performance énergétique (DPE) : l’audit énergétique est beaucoup plus exhaustif, et comporte un plan de travaux détaillé qui vise à diminuer la consommation énergétique du bâtiment.

Ce diagnostic thermique revêt une importance capitale quand on sait que le secteur tertiaire représente 16 % de la consommation d’énergie finale en France en 2021. Ce n’est donc pas un hasard si le gouvernement a rendu sa réalisation obligatoire pour certaines entreprises du tertiaire.

Zoom sur l’audit énergétique en site tertiaire, pourquoi le réaliser, ce qu’il contient et qui solliciter pour le réaliser.

Contexte : les chiffres clés sur l’énergie dans le tertiaire

En 2022, la consommation énergétique du secteur tertiaire atteignait 265 TWh, ce qui traduit une certaine stagnation après une envolée constatée entre 1990 et 2009. Ce secteur est le quatrième plus important consommateur d’énergie, derrière le résidentiel, les transports et l’industrie. Il regroupe plusieurs types d’établissements : hôtels, bureaux, commerces, loisirs ou encore hôpitaux. Son bouquet énergétique est réparti comme suit :

  • 51 % d’électricité,
  • 26 % de gaz naturel,
  • 13 % de produits pétroliers,
  • 5 % d’énergies renouvelables,
  • 4 % issus d’un réseau de chaleur.

Le coût énergétique du secteur tertiaire atteignait 21,2 milliards d’euros en 2020, sachant que les consommations étaient légèrement plus faibles, en raison du contexte de Covid-19.


Qu’est-ce qu’un audit énergétique ?

L’audit énergétique réglementaire est un diagnostic thermique, il consiste en une analyse approfondie de la performance énergétique d’un bâtiment, en se basant sur les caractéristiques techniques du bâti :

  • La performance des équipements installés : équipements de chauffage, de production d’eau chaude sanitaire (ECS), de ventilation, etc.,
  • Le niveau d’isolation thermique sur les principales sources de déperdition (combles, planchers bas, menuiseries extérieures, murs).

L’audit permet de connaître avec précision :

  • Le niveau de performance énergétique du bâtiment (si le local tertiaire est économe ou au contraire, énergivore),
  • Les sources de déperditions thermiques (absence d’isolation des murs, défaut de ventilation…),
  • Les actions correctives les plus pertinentes (préconisation de travaux).

Le déroulement d’un audit énergétique sur site tertiaire

Pour préparer le projet, des premiers entretiens ont lieu sur le site. Les relevés techniques sont ensuite réalisés et associés à des indicateurs, afin d’obtenir un premier état des lieux global. À ce stade, plusieurs éléments sont étudiés : l’efficacité énergétique, l’état de vétusté et le confort. Le relevé concerne le bâti, l’étanchéité, les ponts thermiques, le traitement de l’air et de l’eau, le chauffage avec schéma des zones de distribution, l’ECS, la climatisation, l’éclairage et les usages spécifiques de l’électricité.

L’audit consiste ensuite à réaliser une analyse précise des différents éléments relevés afin de préparer une simulation thermique dynamique. Cette dernière, pour être au plus près possible de la réalité, tient compte du comportement du bâtiment en fonction de la saison, du confort thermique des occupants, des propriétés des matériaux anciens et du renouvellement d’air.

À partir des prévisions thermiques, l’auditeur peut ensuite préconiser des travaux d’amélioration énergétique. Il fournit une liste détaillée des actions à entreprendre et intègre également le coût de l’investissement, les financements disponibles ou encore les économies annuelles prévues.


Pourquoi réaliser un audit sur un site tertiaire ?

Trois raisons majeures justifient la réalisation d’un audit énergétique réglementaire pour les structures du secteur tertiaire.

Réduire les factures d’énergie

Selon l’Ademe, le chauffage représente plus de 50 % des dépenses en énergie au bureau pour plusieurs raisons :

  • Les bâtiments sont majoritairement anciens, et ont été construits sans être soumis à une réglementation thermique,
  • Les bureaux dépassent bien souvent la température recommandée de 19 °C.

Lorsqu’une entreprise renforce l’isolation et/ou remplace son mode de chauffage vétuste par un modèle récent et performant, elle réalise d’importantes économies sur sa facture d’énergie.

Quel pourcentage des déperditions thermiques d’un bâtiment résulte d'un défaut d’isolation des murs ? Réponse : 20 à 25 % (pour une maison ancienne et non isolée). Akéa constate des données similaires pour le secteur tertiaire, voire davantage. C'est donc une priorité en matière de rénovation énergétique.

Être acteur de la transition énergétique

L’amélioration de la performance énergétique d’un bâtiment a un impact direct sur ses émissions de gaz à effet de serre (GES). Dans l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050, les entreprises n’ont d’autre choix que d’accélérer la transition énergétique, cela passe notamment par la réduction :

  • De leurs émissions de GES,
  • De leur consommation d’énergie fossile au profit d’énergies renouvelables.

Respecter les obligations réglementaires, dont le décret tertiaire

La loi n° 2013-619 du 16 juillet 2013 a rendu obligatoire la réalisation d’un audit énergétique réglementaire pour les grandes entreprises tous les 4 ans. Cette obligation concerne les structures dont :

  • Le nombre de salariés est supérieur à 250 personnes,
  • Le chiffre d’affaires dépasse les 50 millions d’euros,
  • Le bilan total est supérieur à 43 millions d’euros.

Les entreprises qui ont reçu la certification ISO 50001 et qui disposent d’un dispositif de management de l’énergie sont exemptées de cette obligation.

De plus, le décret tertiaire du 23 juillet 2019, en application de l’article 175 de la loi Élan, a pour ambition d’accélérer la réduction de la consommation d’énergie des bâtiments tertiaires :

  • D’au moins 40 % d’ici 2030,
  • 50 % en 2040,
  • 60 % en 2050.

Ce décret — aussi appelé Éco Énergie Tertiaire — concerne les propriétaires et gestionnaires de bâtiments dont les locaux hébergent une activité tertiaire (bureaux, commerces, hôtels, etc.) sur une surface d’exploitation égale ou supérieure à 1 000 m2. Pour se conformer à ce décret, les entreprises peuvent lancer plusieurs actions : amélioration de la performance énergétique, installation d’équipements plus performants ou encore sensibilisation pour modifier le comportement des occupants.

Dans la continuité du décret Éco Énergie Tertiaire, le décret BACS impose la mise en place d'un système Building Automation & Control System, de type GTB performant (qui permet l'automatisation et le pilotage des équipements énergétiques).


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Que contient un audit énergétique pour un site tertiaire ?

Un audit énergétique réglementaire, réalisé dans le tertiaire, met à disposition des décideurs et décideuses un ensemble de données techniques et financières pour améliorer la performance énergétique.

En réalisant un audit, vous bénéficiez des éléments suivants :

  • Une analyse technique à partir de relevés effectués lors de la visite du bâtiment (répartition des consommations d’énergie, des pertes thermiques, etc.),
  • Des préconisations de travaux classées selon leur impact sur la performance énergétique, le coût d’investissement et les aides financières mobilisables,
  • Un planning de travaux, qui permet de hiérarchiser les travaux prioritaires à engager selon trois niveaux (action immédiate, prioritaire ou utile),
  • La suggestion de bouquets de travaux pour décupler l’efficacité énergétique en accord avec le décret tertiaire,
  • Une analyse financière complète pour mesurer la rentabilité de chaque investissement.

L’étude complète est présentée lors d’une réunion. Un rapport de synthèse est fourni, contenant tous les éléments essentiels : état des lieux technique, préconisations de travaux, programmes de travaux, etc.

À lire aussi : en savoir plus sur le DPE tertiaire

Du changement en 2024

L'arrêté du 21 décembre 2023 est venu apporter quelques changements à la méthodologie de l'audit obligatoire, ainsi qu'aux critères de reconnaissance de compétence des auditeurs. Il est entré en vigueur le 1er janvier 2024.


La réalisation d’un audit sur site tertiaire

Pour assurer la fiabilité et le sérieux de l’audit énergétique réglementaire, ce diagnostic doit être réalisé par un professionnel qualifié, interne ou externe à l’entreprise.

Qui peut réaliser un audit pour un site tertiaire ?

Pour réaliser l’audit énergétique, les entreprises peuvent faire appel à :

  • Un prestataire externe, titulaire d’une qualification,
  • Un membre du personnel de l'entreprise tel qu’un référent technique, habilité après justification de ses compétences.

Le décret du 24 novembre 2014 précise les conditions de qualification nécessaires pour la réalisation de l’audit énergétique tertiaire par le prestataire externe et par le membre interne à l'entreprise.

Les organismes de qualification doivent être accrédités par le COFRAC, à ce jour sont concernés :

  • OPQIBI,
  • LNE,
  • AFNOR CERTIFICATION.

Découvrez également notre article consacré à l'audit énergétique dans l'industrie

L'accompagnement par un bureau spécialisé

Akéa Énergies est un bureau d’études en efficacité énergétique et ingénierie technique au service des professionnels depuis plus de 20 ans. Avec ses certifications OPQIBI, Akéa Énergies dispose de la compétence et des ressources requises pour la réalisation de votre audit énergétique tertiaire.

Notre bureau d’études vous accompagne pour révéler le potentiel de décarbonation de vos bâtiments et optimiser leur consommation énergétique, quel que soit votre domaine d’activité :

  • Tourisme,
  • Santé,
  • Bureaux,
  • Loisirs,
  • Hôtellerie,
  • Restauration
  • Éducation
  • Etc.

 


Rénovation des écoles : l’audit subventionné jusqu’à 80 %

La rénovation énergétique des établissements scolaires fait partie des priorités du gouvernement en 2023. Un plan national a été présenté, comprenant de nombreuses mesures pour accélérer ces chantiers.

Dans ce contexte, la Banque des Territoires a décidé de financer davantage les audits énergétiques. Le taux de subvention passe ainsi de 50 à 80 %, dans le cadre du programme Actee + des Certificats d’économies d’énergie (CEE).

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